Asthme et Acariens

Les acariens, en particulier, Dermatophagoïdes pteronyssinus, sont des animaux microscopiques de la classe des arthropodes qui se plaisent dans les milieux chauds et humides comme la literie, les tapis, les fauteuils et les peluches. On en retrouve des millions à la maison toute l’année, mais leur reproduction est accélérée en octobre/novembre et en mars/avril. Pour la plupart d’entre nous, cela est sans conséquence, en revanche, chez les personnes sensibilisées aux acariens, une rhinite ou un asthme peuvent apparaître.

Il est essentiel d’aménager son habitation en cas d’allergie
On peut compter jusqu’à 2 millions d’acariens dans un matelas ! Il faut savoir qu’une femelle acarien pond entre 25 et 50 oeufs toutes les 3 semaines. Pour limiter le risque de complications allergiques, qui est directement fonction de la quantité d’acariens, il est donc essentiel de supprimer au maximum tous les refuges où ces animaux peuvent se multiplier à l’intérieur de la maison ou de l’appartement.

La fréquence importante des allergies aux acariens dans les pays occidentaux semble d’ailleurs être expliquée par des modifications du mode de vie, notamment par une utilisation plus habituelle des moquettes et un habitat plus confiné et mieux isolé.

acariens allergie allergènes poussière rhinite allergique Les principales mesures d’éviction consistent à bannir les moquettes, tapis, fauteuils en tissu, véritables nids à poussières et à acariens. Il faudra aussi laver les rideaux tous les 3 mois, bien nettoyer le panier du chien ou du chat, supprimer les plantes vertes et les humidificateurs.

L’utilisation de produits acaricides sous forme de spray ou de poudre peut être un plus, car ils diminuent la densité des acariens au niveau des moquettes, des tapis et des canapés 1.

Penser à aérer l’appartement
Il est essentiel d’abaisser la température des pièces (18 °C idéalement) en les aérant régulièrement, notamment après le passage de l’aspirateur. Les personnes sensibilisées doivent éviter de réaliser des travaux de balayage ou de nettoyage intensif qui les exposent directement aux acariens. A savoir aussi : certains tests, disponibles dans le commerce, permettent d’évaluer la concentration d’acariens dans l’habitation.

La chambre, objet principal de préoccupation
L’aménagement de la chambre doit tout particulièrement retenir l’attention. Les acariens affectionnent ce lieu car la douce chaleur du lit et la transpiration du dormeur sont des conditions idéales pour leur reproduction. Les acariens se nourrissent d’ailleurs des squames humaines, cheveux, poils, débris d’ongles. Il faudra donc recouvrir le matelas d’une housse anti-acariens de qualité médicale et laver toute la literie tous les 15 jours au minimum à 60°C.

De préférence, les personnes allergiques utiliseront aussi un oreiller en polyester. Il est également conseillé de passer régulièrement l’aspirateur sur le matelas, le sommier et l’encadrement du lit.

Les enfants sont souvent très attachés à leur peluches ; pour stabiliser la prolifération des acariens, (maximale entre 20 et 30°C), on peut les mettre quelques dizaines de minutes dans le congélateur ou une demie-heure dans le réfrigérateur.

Comment savoir si on est allergique aux acariens ?
Une des manifestations classiques de l’allergie aux acariens est la rhinite. Les symptômes peuvent être présents toute l’année mais sont plus fréquents lors du pic d’exposition aux acariens à l’automne et au cours des périodes de reproduction. Son principal danger est d’évoluer vers un asthme. En effet, un enfant allergique aux acariens a 5 fois plus de risques de développer un asthme !

Traditionnellement, le diagnostic de rhinite allergique est évoqué devant des éternuements en salve, un écoulement clair et un nez bouché. Une irritation oculaire peut aussi être un signe à prendre en compte. Chez les personnes allergiques aux acariens, la rhinite peut ainsi se manifester lors des changements de température ou le matin au réveil, se traduire par une baisse de l’odorat, favoriser l’apparition de rhumes à répétition.

Le diagnostic d’allergie aux acariens sera confirmé par un allergologue, qui pratiquera pour cela des tests cutanés, un test sanguin et, parfois, des tests de provocation nasale.

Des traitements variés
Le traitement symptomatique repose principalement sur la prescription d’anti-histaminiques et parfois de corticoïdes locaux dans les rhinites très sévères.

Mais si vous êtes très gêné, vous vous tournerez peut-être vers la désensibilisation lorsque les mesures d’éviction n’auront pas suffi. Le principe de la désensibilisation consiste à administrer régulièrement au patient une petite quantité d’extraits allergéniques d’acariens, de façon à diminuer peu à peu la sensibilité à cet allergène.

La désensibilisation existe par voie sous-cutanée (piqûres) et depuis 1991 par voie sublinguale, des gouttes d’allergène étant déposées directement sous la langue durant 2 minutes (ou sur un morceau de sucre ou de pain). Cette voie est d’ailleurs recommandée depuis 1998 par l’Organisation mondiale de la santé. La voie sublinguale offre l’opportunité de se traiter à domicile, ainsi que d’éviter les piqûres aux enfants. Ce mode de désensibilisation se révèle souvent performant et une étude italienne a confirmé que son efficacité persiste au moins 5 ans après son arrêt chez les enfants porteurs d’une rhinite ou d’un asthme aux acariens 2.

Ecrit par:

Dr Corinne Tutin
source:http://www.doctissimo.fr/html/dossiers/allergies/8191-rhinites-allergiques-acariens.htm