Les facteurs de risque de mort subite du nourrisson

Une étude néo-zélandaise avait pour but de déterminer si les facteurs de risque de mort subite du nourrisson étaient différents au cours de la nuit. Une large étude nationale, opposant 369 cas à 1558 témoins en Nouvelle-Zélande montre que les deux tiers des morts subites surviennent la nuit, entre 10 heures du soir et 7 heures 30 du matin. Le risque induit par la position ventrale est de 3,86 pour les morts nocturnes et de 7,25 pour les morts survenant au cours de la journée; la différence est donc significative.

Le risque induit par le tabac maternel est de 2,28 pour les morts nocturnes et de 1,27 pour les morts diurnes. Les morts nocturnes étaient également plus fortement associées à un état de privation sociale. Les morts subites du nourrisson différent le jour et la nuit, la position ventrale étant plus à risque le jour, alors que le tabac et la privation sociale sont plus dangereux la nuit.

Des habitudes à changer immédiatement pour certains couples. En effet, une étude menée par le Professeur Bob Carpenter, issu de la London School of Hygiene and Tropical Medicine, rassemblant les données de cinq rapports publiés en Europe, en Australie et en Asie, a montré que dormir avec son bébé aggraverait les risques de mort subite pour le nourrisson. Portant sur 1 472 cas de mort subite, l’étude révèle que 22% des décès inexpliqués d’enfants âgés entre un mois et un an, sont survenus alors que les bébés dormaient en compagnie de leurs parents.

S’ils avaient été couchés ailleurs, ces décès n’auraient « probablement » pas eu lieu dans 88% des cas.

« Ce risque était déjà connu des spécialistes mais pour la première fois, elle le quantifie de façon précise et indépendante. Cela nous donne un argument supplémentaire pour convaincre les jeunes mamans, ou les jeunes parents, qui veulent dormir avec leur nourrisson, soit par commodité ou pour calmer d’éventuelles angoisses », confirme le docteur Inge Harrewijn, pédiatre au centre de référence sur la mort inattendue du nourrisson de Montpellier, citée par le Nouvel Observateur.

D’après cette étude, le risque de mort subite du bébé demeure plus élevé jusqu’à six, avec notamment un pic entre 2 et 4 mois. « Nous ne suggérons pas que les bébés ne doivent pas être mis dans le lit de leurs parents, pour être nourris ou réconfortés. Des études précédentes ont prouvé que ce n’était pas un facteur de risque, à condition que l’enfant retourne dormir dans son lit », ont expliqué les auteurs de l’étude.

Cette pratique est largement déconseillée dans des pays tels que les Pays-Bas et les Etats-Unis. En France, 250 nourrissons décèdent chaque année de mort subite.