Éjaculation féminine et femme fontaine, quelle différence ?

Toutes les femmes peuvent être des femmes fontaines. En revanche, toutes ne peuvent pas éjaculer.

Stars des sites pornographiques, les «femmes fontaines» sont longtemps restées un mystère pour la communauté scientifique. D’où vient ce liquide expulsé (parfois sur plusieurs mètres) par les femmes? Est-ce qu’elles éjaculent comme les hommes? Toutes les femmes peuvent-elles être fontaine? En réalité le mécanisme de l’éjaculation féminine et celui des femmes fontaines sont différents.

L’éjaculat féminin est un liquide issu de la «prostate» des femmes, tandis que les sécrétions de la femme fontaines proviennent de sa vessie, d’où l’expulsion d’un jet conséquent. «L’éjaculation féminine ne survient que chez certaines femmes, celles qui ont une glande similaire à la prostate», explique le Dr Pierre Desvaux, andrologue, sexologue, et directeur d’enseignement à l’Université Paris-Descartes. «Nous supposons en revanche que toute femme peut être une femme fontaine».

L’éjaculation féminine

Certaines femmes disposent d’une prostate, entre le vagin et l’urètre (canal de l’urine), appelées glandes para-urétrales ou glandes de Skene. Dans une étude publiée en 2011, sur les 25 femmes étudiées, seules 14 avaient une prostate féminine. Ces glandes «sécrètent un liquide qui a les mêmes caractéristiques qu’un liquide prostatique masculin», éclaircit le Dr Pierre Desvaux. Cette sécrétion contient ainsi du PSA (protéine de la prostate), des phosphatases acides ou encore du zinc.

En revanche, cette «prostate féminine» ne pèse que 2 à 3 grammes contre 20 à 30 grammes pour son homologue masculine. «Du fait de la petite taille de leur prostate, les femmes éjaculent au maximum un millilitre de liquide. En général, cet éjaculat passe inaperçu car il se perd dans les sécrétions vaginales», explique le Dr Pierre Desvaux.

Femmes fontaines

Au contraire, certaines femmes, qualifiées de «femmes fontaines» libèrent avant ou pendant l’orgasme une quantité importante de liquide au niveau de l’entrejambe. Une équipe de chercheurs, menée par les Drs Samuel Salama et Pierre Desvaux, a montré en 2014, que le fluide expulsé provient de la vessie.

Pour parvenir à ces résultats, les scientifiques ont recruté sept femmes fontaines. Ces dernières sont allées uriner avant d’avoir une relation sexuelle avec leur partenaire ou avant de se masturber. Puis, les chercheurs ont observé à l’aide d’une échographie la vessie des patientes avant la relation sexuelle, durant la période d’excitation et après l’expulsion de liquide. «Nous avons remarqué un remplissage de la vessie remarquable pendant l’excitation sexuelle suivie par le vide complet de celle-ci après l’expulsion», notent les chercheurs. Des mesures biologiques sont ensuite venues confirmer ce résultat.

Stimulation sexuelle et détente

Mais comment se fait-il que la vessie se remplisse aussi rapidement? Selon l’hypothèse la plus plausible, cela serait dû à l’effort physique et à l’excitation sexuelle. Ces deux situations, qui font augmenter le rythme cardiaque, entraînent une circulation et une filtration plus rapide du sang. La quantité de liquide, présent dans la vessie, augmente.

L’expulsion de ce liquide serait ensuite une question de «lâcher-prise». «La stimulation et la détente sont les points clefs de ce mécanisme. Mais nous remarquons également que les femmes poussent souvent le liquide vers l’extérieur», explique le Dr Pierre Desvaux. Aucune femme fontaine ne ressemble à une autre: alors que certaines contrôlent ce mécanisme, d’autres en sont incapables. De même, le jet de sécrétions n’est pas obligatoire à chaque rapport. Cela peut également prendre la forme d’une petite cascade. Enfin, être une femme fontaine ne signifie pas forcément vivre un «super orgasme».

Source:http://sante.lefigaro.fr/article/ejaculation-feminine-et-femme-fontaine-quelle-difference-/